Napoléon et le Vizir...

Publié le par Thomas-Derevoge Philippe

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« L’Arabe est le meilleur cheval du monde...Ce n’est point l’extrême vitesse qui fait le bon cheval de guerre, c’est la souplesse, l’adresse, l’intelligence, la docilité. »(Napoléon). 

 
Avant-propos

Un excellent ami m’a dit un jour : « si tu crois avoir une bonne idée et que personne ne l’a eue avant toi, alors prends garde, elle est sans doute mauvaise ». C’est une leçon que j’ai maintes fois vérifiée dans ma vie.

Après avoir aimé assidûment les écrits historiques, en particulier ceux consacrés au XIXe siècle et, plus encore, les ouvrages relatifs au premier Empire, après avoir aussi pratiqué l’équitation avec dévotion et dédié mon premier livre, « Complicité au galop », à mon premier cheval, un Mecklembourg dénommé Domingo, j’étais tout naturellement enclin à penser qu’il serait juste d’écrire un roman sur la vie de ces héros anonymes que furent les chevaux de Napoléon Bonaparte, de révéler leur contribution aux plus grands moments de l’épopée impériale dans un texte qui serait une synthèse de mes deux passions. J’étais persuadé que le sujet intéresserait de nombreux lecteurs et que mes connaissances équestres et napoléoniennes, ajoutées à l’abondante bibliothèque que j’avais constituée sur ces deux matières, me permettraient de mener ce projet à bon port. Je savais aussi que les Archives nationales préservent le fameux registre d’Armand de Caulaincourt, inspecteur général des écuries du Premier Consul puis Grand écuyer de France à partir de juillet 1804 : c’est le « registre de l’équipage de selle de l’Empereur et de sa maison militaire » où, de 1800 à 1814, sont consignés le nom, les origines, le signalement, la taille, la date d’acquisition et de réforme de 1500 chevaux ayant appartenu aux écuries impériales. Il me fournirait d’indispensables précisions historiques.
C’était en Novembre 2003. L’idée était bonne, un éminent spécialiste l'avait eue avant moi : Philippe Osché avait publié un an plus tôt son remarquable ouvrage intitulé 
« Les chevaux de Napoléon ».

La pensée me vint alors de choisir entre toutes l’une de ces célèbres montures et d’en faire le personnage principal de mon roman. Le récit de sa vie au jour le jour illustrerait par son exemple celle de ses congénères affectés eux aussi au service du souverain. Il fallait qu’elle fût entrée à l’équipage de selle en début de siècle pour que ses aventures permissent au lecteur le parcours des plus glorieuses et des plus tragiques étapes du règne de l’Empereur. Des témoignages de sa présence sur les champs des grandes batailles étaient eux aussi indispensables pour que je pusse imaginer son comportement, son rôle, les dangers auxquels elle s’était trouvée exposée au cours de fabuleux combats, tout en respectant la vérité historique. Idéalement, ce devait-être un des favoris, un des chevaux dits « du rang de Sa Majesté » remarqué pour sa beauté, un des modèles choisis par les grands maîtres de la peinture équestre et militaire de cette époque. En particulier par Horace Vernet : ses portraits, exécutés sur commande du grand écuyer Caulaincourt, nous ont laissés des images précises. Celui de mon héros enrichirait les descriptions que j’aurais à écrire. Enfin je recherchais le cheval dont l’existence était associée à des faits surprenants, comportait de zones d’ombre sur lesquelles je pourrais tenter d’apporter un éclairage personnel, me fournirait quelques indices incomplets sur le fil desquels je tirerais afin de tisser à mon gré la trame d’une authentique aventure.
C’est ainsi que mon choix s’est porté sur le Vizir.

LE VIZIR, le plus illustre cheval de NAPOLEON

Au début de son règne, Napoléon reçoit en cadeau de Selim III, le sultan de Turquie, un magnifique pur-sang arabe : il s’appelle Le Vizir.

Au moment de son départ d’Istanbul, Selim III l'exhorte à devenir « le cheval le plus illustre du grand Napoléon ».
Ses vœux sont exaucés : Le Vizir accompagne Sa Majesté du Camp de Boulogne jusqu'à son exil à l’île d’Elbe. L’homme et le cheval se retrouvent enfin aux Invalides : naturalisé après sa mort, Le Vizir rejoint le Musée de l’Armée. Il s’y trouve toujours aujourd’hui, à deux pas du tombeau de l’Empereur.
L'épopée napoléonienne vue à travers la vie quotidienne des équipages et le récit des liens qui unissent Napoléon et ses montures, dont Le Vizir, font, je crois, l'originalité et la nouveauté de mon texte. Il répare une injustice en racontant, pour la première fois et de façon très documentée, l’existence de ces héros anonymes que furent les chevaux de Napoléon Bonaparte.


Philippe Thomas-Derevoge
 
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